DIALOGUE ENTRE ADRIEN ET M.PIYOU
Adrien s’avance vers le vieil homme qui est assis sur le banc. Il s’agit de Marcel Piyou.
Il engage la conversation avec lui.
Adrien : Bonjour, vous êtes bien Marcel Piyou?
M.Piyou : Oui c’est bien moi !
Adrien : Désolé de vous déranger mais j’ai reçu une lettre de ma grand-mère, Mylène Delport, je crois que vous vous connaissiez ?
M.Piyou : Mylène ! Ah diable, ça fait longtemps. J’ai appris pour sa disparition et ça m’a rendu bien triste. On avait l’habitude de se croiser dans cette gare.
Adrien : Ah oui ..j’avais entendu parler...[coupé par M.Piyou]
M.Piyou : Vous voyez c’est pas bien grand ici, mais vous savez, ça aide à sympathiser. J’en ai vu passer, des gens, beaucoup de gens… Mais depuis que j’y viens, elle a bien changé.
Adrien : Ma grand-mère m’a laissé une photographie vous pouvez… [coupé par M.Piyou]
M.Piyou : Je me souviens très bien du jour où ils ont décidé de fermer ou réduire l’ouverture des guichets. La plupart des gens se sont rapidement adaptés. Mais les vieux comme moi, vous pensez vraiment que je comprends quoi que ce soit à leurs bornes ou leurs histoires d’internet ?
Adrien: Oui je comprends, ça n’a pas dû.. [coupé par M.Piyou]
M.Piyou : J’étais sans voix devant le projet présenté par la direction régionale de la SNCF. Des gares déshumanisées, mais quel intérêt ? Après, vous savez, certaines choses semblent s’améliorer...
Adrien : Oui, mais vous pouvez m’aider pour.. [coupé par M.Piyou]
M. Piyou : Mais regarde! (lui montre une photographie) Regarde un peu comme c’était charmant à une époque. Le bâtiment était chaleureux, les gens aimables et heureux de passer du temps dans cet environnement, même si ça n’était que pour attendre le train. C’était un lieu plein de vie, de partage, et d’émotions!
Adrien regarde la photo méticuleusement
Adrien : Oh mais… je reconnais grand-mère ! Il y a grand-père aussi. et vous M.Piyou ! vous êtes même là !... Mais .. qui est cette femme qui tient le bras de mamie ?
M.Piyou : Eh bien! C’est Juliette ! La fille de Mylène. Et là, à côté, il s’agit de son premier enfant.
Adrien (dans sa tête) : « Si cette femme est sa fille, c’est donc elle … ma mère. J’ai l’impression qu’elle est heureuse sur cette photo, pourquoi m’avoir abandonné alors ? »
Adrien : Je vous remercie, monsieur. Est-ce que je peux garder la photo ? Je vous la ferais parvenir si vous souhaitez la récupérer..
M.Piyou : Bien-sûr mon garçon, ne t’inquiète pas…
Adrien : Au revoir monsieur, merci encore !
Adrien s’éloigne, laissant M. Piyou parler seul, dans le vide...